mardi 21 octobre 2014

Me libérer de mon image...

Mon existence est ce qu'elle est
Moments de joie et de souffrance
Qui façonnent ma conscience
Et l'éveille à sa vérité

La maladie n'est qu'un passage
Qui m'aide à traverser
La douleur de mon image
A seule fin de m'en libérer

Emplis de la beauté du monde
Mes yeux s'inondent de gratitude
Quand la lumière bénit mon être
Et qu'elle éclaire mon chemin

Bénit soit l'air qui m'inspire
Ainsi que l'eau qui donne vie
Bien au-de-là de mes failles
Au plus profond de mes cellules

Merci à celle qui me porte
Toi la terre qui me nourrit
Amour et paix à mes racines
Qui m'ont transmis ce qu'elles savaient
Ce qu'elles avaient...

Comme la fleur d'une rencontre
Union du ciel et de la terre
Plus belle encore que l'un et l'autre
Ce qui s'exprime en mon être
C'est toute la beauté du monde
En qui je peux me reconnaître
Là où je suis, comme je suis,
Petite flamme de son Amour

Et je rends grâce à ces trois Êtres
Que sont lumière, Amour et Vie
D'être venus à ma rencontre
Me relever sur le chemin.


Dr Philippe Dransart
trouvé dans "Comprendre, accepter... guérir"
Auteur également de "La maladie cherche à me guérir-tomes I et II"



Papillon coquelicot de Rolande


dimanche 19 octobre 2014

Des chemins ouverts...

Des quatre femmes assises dans le couloir, j'en embrasse ce jour-là trois et me contente de serrer la main de la quatrième dont le visage, déformé par la maladie m'inspire un secret dégoût et me dissuade de le toucher, même dans l'effleurement d'un baiser. Elle le devine et m'interpelle: "Et alors, on ne m'embrasse pas aujourd'hui?". Je la prends dans mes bras et l'embrasse en riant pour cette leçon magnifiquement donnée et les chemins ouverts en une seconde de moi à elle.

Mon père, lui, n'a plus ce souci des apparences. Plusieurs fois je l'ai vu se pencher comme un adolescent devant des malades particulièrement disgraciés et leur dire: "vous avez un merveilleux visage, je ne vous oublierai jamais." Cette scène à chaque fois me bouleverse comme si l'infirmité pendant un instant n'était plus dans le camp de mon père mais dans le mien.

La vieille femme qui parle très fort dans le couloir m'appelle du prénom de son fils, Basile. Quand je lui dis que je ne suis pas son fils et que mon prénom est Christian, elle balaie mon objection d'un revers de la main, comme pour dire: je le sais mais cela n'a aucune importance, tu es bien mon fils puisque je me réjouis de te voir, on ne va quand même pas s'arrêter à ces détails.


C. Bobin - La présence pure (mon livre préféré - de mon auteur préféré!)